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CHAPITRE XV.


L’auteur combat les Ébionites qui rejetaient l’autorité de saint Paul, autorité d’autant plus grande qu’elle est corroborée par les écrits de saint Luc, qui doivent être admis dans leur entier. Après avoir dévoilé l’hypocrisie, les ruses et la vanité des gnostiques, il tire cette conclusion, que les apôtres et leurs disciples n’ont reconnu et enseigné qu’un seul et même Dieu, créateur du monde.


Nous tiendrons le même langage à ceux qui récusent l’autorité de saint Paul, et nous leur dirons qu’ils doivent rejeter toutes les circonstances que saint Luc a fait connaître et que nous avons rappelées dans le chapitre précédent, et n’en tirer aucun argument ; ou bien, que s’ils admettent tous ces récits de saint Luc, il faut qu’ils admettent aussi cette déclaration de saint Paul, où il parle de lui-même, après avoir entendu la voix du Seigneur, qui lui criait du haut du ciel : « Paul, Paul, pourquoi me persécutes-tu ? » Et ensuite ce que le Seigneur dit à Ananie, en parlant de Paul : « Va, car cet homme est un vase d’élection pour porter mon nom devant les gentils, devant les rois et devant les enfants d’Israël. Et je lui montrerai combien il faut qu’il souffre pour mon nom. » Or, ceux qui ne reconnaissent pas celui qui a été élu par Dieu même pour porter la lumière de l’Évangile chez les nations, ceux-là méprisent l’élection de Dieu et se séparent de la communion des apôtres. Et ils ne peuvent pas dire que saint Paul n’a point eu l’apostolat, puisqu’il est prouvé qu’il en a été investi par Dieu même : ils ne peuvent pas mieux accuser le langage de saint Luc de manquer de sincérité, lorsque nous voyons avec quels détails et quels soins cet évangéliste nous a transmis la vérité. Et peut-être entrait-il dans les desseins de Dieu que le dépôt de certaines vérités évangéliques n’eût été transmis à la foi des fi-