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On voit donc que les Écritures furent interprétées avec un soin tout religieux et où l’aide de Dieu se montrait ; or ce sont ces mêmes écritures qui contenaient les principes de notre foi et de notre rédemption par son fils. Dieu ne les laissa pas se perdre pendant l’exil de la famille de Jacob, occasioné par la famine qui régnait au pays de Chanaan. Ce fut pareillement en Égypte que les jours du Sauveur furent conservés lorsqu’il s’y réfugia pour se soustraire à la persécution d’Hérode. D’ailleurs, cette traduction des Écritures a été faite bien avant le temps de la venue de notre Seigneur, et avant la naissance du Christianisme (car la naissance du Sauveur eut lieu vers l’an 41 du règne d’Auguste, tandis que Ptolémée, par ordre duquel fut faite la traduction des septante, vivait à une époque bien plus reculée) ; cependant, il y a des gens qui, par une audace portée jusqu’à l’impudence, prétendent traduire autrement les Écritures, quand les Écritures elles-mêmes condamnent leur tentative insensée, et leur démontrent ce qu’il faut croire sur la venue de notre Seigneur. Mais la seule foi vraie, la seule foi sincère, notre foi enfin, est celle qui repose sur cette divine interprétation des Écritures dont nous avons parlé, et qui est en usage dans toute l’Église. Les apôtres, qui sont antérieurs à tous les hérésiarques, ont interprété les Écritures de la même manière, et la doctrine actuelle de l’Église sur ce point est conforme à la tradition des apôtres ; en effet, saint Pierre, saint Jean, saint Mathieu, saint Paul et tous ceux qui suivent leurs traces ont rapporté les prophéties dans les mêmes termes que la version des septante.

C’est l’Esprit de Dieu qui avait annoncé par la bouche des prophètes de quelle manière aurait lieu la venue du Verbe sur la terre, qui a ensuite propagé cette vérité par l’organe des interprètes des Écritures ; enfin qui, par les déclarations des apôtres, a annoncé au monde que cet événement avait été accompli, que le règne de Dieu était proche, et qu’enfin Emmanuel, né de la Vierge, venait pour demeurer avec les hommes qui croyaient en lui ; que cet Emmanuel était né d’une Vierge. « Lorsque Marie, dit saint Mathieu, eut été fiancée à Joseph, avant d’être