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CHAPITRE VII.


L’auteur revient à son sujet. Il démontre qu’Abraham a eu, par la révélation du Verbe, la connaissance du Père, et la prévision de l’avénement du fils de Dieu sur la terre. De là sa grande joie, en voyant le jour du Christ, où devaient s’accomplir toutes les promesses qui lui avaient été faites. Le bienfait de cette révélation d’Abraham s’est étendu sur toute sa postérité restée fidèle à sa foi ; mais les Juifs, qui n’ont pas voulu reconnaître le Verbe de Dieu, n’y ont eu aucune part.


Le Dieu qu’adorait Abraham était le Dieu créateur du ciel et de la terre, que le Verbe avait révélé à son Esprit. Averti par une vision du futur avénement du fils de Dieu, parmi les hommes : avénement dont les conséquences seraient de rendre sa race aussi nombreuse que les étoiles du ciel, il désira vivement de voir lui-même ce jour et de contempler le Christ ; son désir fut accompli, il vit ces choses par l’esprit de prophétie, et il fut comblé de joie. Voilà pourquoi Siméon, qui était de la race d’Abraham, en parlant au nom de ce patriarche, disait ensuite : « Seigneur, laissez aller maintenant votre serviteur en paix, selon votre parole ; car nos yeux ont vu votre salut, le salut que vous avez préparé devant la face de tous les peuples, comme la lumière qui éclairera toutes les nations, et la gloire de votre peuple d’Israël. » On voit ensuite dans la nuit de la naissance du Sauveur, les anges annoncer cette joyeuse nouvelle aux bergers de Bethléem. Et nous voyons aussi la vierge Marie s’écrier à l’occasion du même événement : « Mon âme rend grâce au Seigneur, et mon esprit s’est exalté dans le Dieu mon Sauveur. » Ainsi, la joie qu’avait sentie Abraham dans la vision du jour du Seigneur fut ressentie par ceux de sa race, qui attendaient la venue du Christ et qui croyaient en lui ; et par réciprocité, la joie que ressentirent les enfants