Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/414

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un autre Dieu que nous verrons, mais celui qui est maintenant l’objet de tous nos désirs (bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu) ; et ce n’est pas non plus un autre Christ, ou un autre fils de Dieu que nous verrons, mais bien celui qui est né de la vierge Marie, qui a souffert, celui enfin en qui nous croyons et qui est l’objet de notre amour. « On dira en ce jour, selon les paroles d’Isaïe, voilà le Dieu que nous adorons ; nous avons espéré en lui, et il nous a sauvés. » Saint Pierre dit aussi dans son épître : « Lui que vous aimez, quoique vous ne l’ayez point vu, et en qui vous croyez, quoique vous ne le voyiez point encore ; et c’est parce que vous croyez, que vous serez comblés d’une joie ineffable et glorieuse. » Et le Saint-Esprit que nous contemplerons, sera le même que celui qui est en nous et qui nous fait crier vers le ciel : « Mon Père ! mon Père ! » Toutefois il y aura cette différence, que nous verrons alors Dieu et les choses de Dieu face à face, tandis que nous ne les voyons ici-bas que dans un miroir et comme à travers des énigmes. Ainsi nous contemplons dès à présent, par l’intelligence, quelque chose de plus grand que le temple et que Salomon, je veux dire l’avénement du fils de Dieu. Notre foi reste la même en un seul Dieu, auteur et créateur de toutes choses, qui s’est révélé dès les premiers temps du monde ; et pour nous, le fils de Dieu est le même que celui que les prophètes ont annoncé.

Les prophètes annoncèrent le nouveau Testament au monde, ainsi que celui qui devait l’établir, selon la volonté du Père, afin que les croyants fussent ainsi fortifiés dans leur foi et dans leur espérance, et que le salut du genre humain fût de cette manière assuré et opéré par ces deux Testaments qui s’enchaînent l’un à l’autre. Il n’y a qu’un seul salut, comme il n’y a qu’un seul Dieu ; mais il faut que l’homme, pour arriver jusqu’à Dieu, passe par un grand nombre d’épreuves, et exécute un grand nombre de commandements. Un roi de la terre, qui n’est cependant qu’un homme, peut bien accorder, s’il lui plaît, des faveurs plus grandes à quelques-uns de ses sujets plutôt qu’aux autres ; et nous ne voudrions pas accorder à