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la louange dans la bouche des enfants et de ceux-mêmes qui sont à la mamelle ? » Jésus expliquait par là que les paroles prophétiques de David s’appliquaient à lui-même, et il montrait aux pharisiens qu’ils ne savaient pas comprendre l’esprit de l’Écriture et de la loi de Dieu, faisant connaître qu’il était lui-même le Christ annoncé par les prophètes, dont le nom doit être béni par toute la terre, dont les louanges qu’il rapporte lui-même à son père, seront chantées même par les enfants à la mamelle ; aussi sa gloire et sa grandeur sont-elles au-dessus des cieux.

S’il est donc vrai que notre Seigneur Jésus-Christ est réellement le Messie annoncé par les prophètes, dont l’avénement a apporté des grâces plus abondantes et a procuré des récompenses plus grandes à ceux qui croient en lui, il n’est pas moins certain dès-lors que Dieu, son père, est également le Dieu qu’ont annoncé les prophètes, que le Christ a proclamé durant son séjour sur la terre, qui a été adoré depuis le commencement du monde, au nom de qui le Christ a apporté le bienfait de la rédemption à tous les hommes qui le servent avec humilité et avec amour. Quant à ceux qui méprisent son culte et qui se révoltent contre Dieu, qui mettent leur bonheur dans les folles vanités du monde et dans les biens de la terre (ces biens terrestres qui, dans l’ancienne loi, n’étaient que la figure et comme l’ombre des biens immortels), qui feignent de faire plus qu’il n’est prescrit, comme s’ils préféraient la loi qu’ils se font à eux-mêmes à celle de Dieu, et qui enfin sont au dedans pleins d’hypocrisie, de cupidité et de malice ; pour tous ceux-là le Christ n’a apporté que la damnation éternelle, en les effaçant d’avance du livre de vie.