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Cet amour de Dieu, en l’étendant au prochain, comme l’a enseigné notre Seigneur, est le premier et le plus important des préceptes ; il renferme en lui, ainsi qu’il l’a dit, la loi et les prophètes. Le fils de Dieu n’a point aboli ce précepte en lui en substituant un autre, mais il l’a confirmé et renouvelé en recommandant à ses disciples d’aimer Dieu de tout leur cœur et le prochain comme soi-même. Et s’il n’avait pas reconnu Dieu le père pour son père, au lieu de recommander ce premier précepte de l’ancienne loi, il en aurait mis un autre à la place. Saint Paul ne dit-il pas dans le même sens : « L’amour est la plénitude de la loi. » Rien ne peut égaler la foi, l’espérance et l’amour ; mais l’amour est encore au-dessus de la foi et de l’espérance. Il n’y a pas de véritable culte envers Dieu sans l’amour, par lequel la créature donne en quelque sorte quelque chose à Dieu ; ni l’intelligence des mystères, ni la foi, ni le don de prophétie ne sont rien sans l’amour. C’est l’amour qui rend l’homme parfait ; celui qui aime Dieu sera parfait dans le présent et dans l’avenir. Il est de la nature de l’amour de Dieu d’aller en augmentant sans cesse ; il s’accroît de plus en plus, à mesure que nous contemplons Dieu.

Le grand précepte qui domine tous les autres dans l’ancienne et la nouvelle loi, c’est d’abord d’aimer Dieu de tout notre cœur, et ensuite d’aimer le prochain comme nous-mêmes ! cette concordance prouve que l’un et l’autre Testament ont le même auteur. Or, puisque les règles de la perfection sont les mêmes dans l’une et l’autre loi, elles aboutissent donc au même Dieu de qui elles émanent. Chacune d’elles cependant a des prescriptions qui lui sont particulières ; mais tout ce qui est capital et essentiel au salut est énoncé et prescrit de la même manière dans les deux Testaments.

Quel doute pourrait-il rester encore à cet égard, lorsque nous entendons notre Seigneur, pour prouver que les deux Testaments ont le même Dieu pour auteur, parler ainsi à la foule et à ses disciples qui l’écoutaient : « Les scribes et les pharisiens sont assis sur la chaire de Moïse : retenez donc tout ce qu’ils vous diront, et faites-le ; mais ne faites pas ce qu’ils