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tament, nous sont donc communs avec les Juifs et également applicables ; ces préceptes ont reçu en eux leur première application, qui s’étend sur nous d’une manière plus large et plus complète. Adorer Dieu, obéir à son Verbe, aimer Dieu par dessus tout, et le prochain comme nous-mêmes, nous abstenir de tout acte coupable, tels sont les préceptes communs à l’ancienne et à la nouvelle loi ; ce qui prouve qu’elles émanent d’un même auteur, d’un même Dieu. Or, ce Dieu est notre Seigneur lui-même, le Verbe de Dieu, qui a d’abord attiré l’homme vers Dieu, dès le temps de son esclavage, et qui ensuite lui a rendu sa liberté, afin qu’il puisse mériter le salut éternel ; c’est ce qu’il a voulu dire en parlant à ses disciples : « Je ne vous appellerai plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître. Mais je vous ai donné le nom d’amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. » Par ces mots : je ne vous appellerai plus serviteurs, il déclare qu’il est l’auteur lui-même de cette ancienne et première loi qui règlait la conduite de l’homme dans son état d’esclavage, et qu’il est également l’auteur de sa délivrance. Et ensuite par ces mots, le serviteur ne sait pas ce que fait le maître, il veut parler de l’ignorance qui pesait sur l’esprit de l’homme avant sa rédemption. Et en disant de ses disciples qu’ils sont les amis de Dieu, c’est bien dire qu’il est lui-même le Verbe, le Verbe qu’a vu Abraham dans l’inspiration d’une foi ardente, qui lui mérita l’amitié de Dieu même. Mais tout en se faisant l’ami d’Abraham, le Verbe de Dieu ne s’est pas abaissé jusqu’à lui ressembler, parce qu’il existe dans sa perfection dès le commencement ; « car avant qu’Abraham fût, moi je suis, dit-il. » Mais il voulait lui donner l’éternité pour récompense de ses vertus ; car l’amitié de Dieu est un gage d’immortalité.