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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/452

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toute étendue et toute perfection serait, d’après ces visionnaires, un être, au contraire, en dehors de toutes choses. Car il n’a rien à voir ni aux choses créées qui sont en dehors du Plerum, ni à celles qui y sont comprises ; et de toute façon leur Dieu n’est qu’un Dieu neutre. Il y a donc deux vérités qui ne peuvent être contestées que par ceux qui auraient perdu le sens : l’une, qu’il n’est au pouvoir d’aucun mortel de définir et d’expliquer la grandeur de Dieu ; l’autre, que cette grandeur de Dieu s’exerce également sur toutes choses, parce qu’elle contient toutes choses en elle, qu’elle se manifeste en nous, et qu’elle est avec nous.


CHAPITRE XX.


Que c’est un seul et même Dieu, assisté du Verbe et du Saint-Esprit, qui a créé l’univers ; que nous pouvons le connaître et le comprendre, dès cette vie, quoiqu’il soit pour nous invisible ; nous le connaissons et le comprenons par ses œuvres, et nous pouvons le voir des yeux de l’esprit d’après tous les enseignements du Verbe à ce sujet.


Sous le rapport de sa grandeur et de son infinité absolues, il nous est impossible de connaître Dieu et de mesurer son immensité ; mais sous le rapport de son amour pour nous (car c’est cet amour qui nous fait arriver jusqu’à lui par la grâce du Verbe) et éclairés par notre soumission même envers lui, nous pouvons avoir une idée de sa grandeur, de son éternité : nous savons qu’il est l’auteur de toute vie, de toute beauté, que c’est lui qui nous a créés, ainsi que le monde où nous vivons. L’Écriture dit : « Le Seigneur Dieu forma l’homme du limon de la terre ; il répandit sur son visage un souffle de vie, et l’homme eut une âme vivante. » Nous ne sommes donc point, comme le prétendent les gnostiques, une création des anges (les anges ne pouvaient créer un être qui fût l’image de Dieu ; cette puissance n’appartenait qu’au verbe de Dieu) ;