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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/459

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resses contre les transgresseurs de sa loi, et les menaçait-il de sa colère ; mais pour ceux qui étaient animés de la crainte de Dieu, il leur disait : « Le Roi des rois, le Seigneur, est un Dieu miséricordieux et clément, patient, riche en miséricorde et très-véritable ; qui conserve sa miséricorde jusqu’à mille générations ; qui efface l’iniquité, le crime et le péché. »

C’était le Verbe de Dieu qui apparaissait à Moïse et qui lui parlait : « Et le Seigneur parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami. » Cependant Moïse exprima le désir de voir dans sa grandeur celui qui lui parfait, et telle fut la réponse qui lui fut faite : « Voici un lieu près de moi ; tu te tiendras là sur ce rocher. Lorsque ma gloire passera, je te placerai dans un creux de rocher, et je te couvrirai de ma main, jusqu’à ce que ma gloire soit passée. Ensuite je retirerai ma main et tu me verras par derrière ; mais il ne te sera point donné de voir ma face ; car aucun homme ne peut voir ma face sans mourir. » Ce qui signifie deux choses ; d’abord, que l’homme n’est pas capable de supporter la vue de Dieu ; ensuite, que l’homme, quand les temps seront venus, pourra voir Dieu du creux du rocher, c’est-à-dire Dieu revêtu de son humanité. C’est dans le même sens qu’il faut entendre ce passage de l’Évangile, où il est dit que le Seigneur s’entretint avec Moïse et Élie, lors de sa transfiguration, annonçant ainsi que la promesse faite aux patriarches était accomplie.

Ce n’est donc point la face de Dieu que voyaient les prophètes, mais les desseins de Dieu et les circonstances extraordinaires par lesquelles il ramenait l’homme à la foi ; c’est ce qui est exprimé lorsque le Seigneur dit au prophète Élie : « Sors, et tiens toi debout sur la montagne devant le Seigneur. Et voilà que le Seigneur passa, et un vent violent et impétueux renversant les montagnes et brisant les rochers devant le Seigneur, et le Seigneur n’était point dans le vent ; et après le vent, un tremblement de terre, et le Seigneur n’était point dans ce tremblement ; et après le tremblement un feu, et le Seigneur n’était point dans ce feu ; et après le feu, on entendit le souffle d’un petit vent. » Nous voyons par ces passages de l’É-