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pie, faisaient partie de ce qu’on appelait alors les gentils). Ainsi l’alliance de Moïse avec l’Éthiopienne est la figure de l’alliance du Verbe avec les gentils, au moyen desquels il a formé et fondé son Église. Ceux donc qui la renieront, qui la mépriseront, qui s’élèveront contre elle, tomberont dans la corruption ; ils deviendront lépreux et seront rejetés de la cité des justes.

Nous voyons encore dans l’Écriture un autre exemple de ce que nous venons de dire, lorsque Rahab la courtisanne, qui s’accusait elle-même d’être pécheresse et de la race des gentils, reçut chez elle et cacha les trois hommes, qui avaient été envoyés pour observer le pays et les habitants de Jéricho. Ces trois hommes sont la figure du Père, du Fils et du Saint-Esprit, que l’Église reçoit dans son sein, et qui la sauvent. Aussi, lorsque tout le pays de Jéricho eut été ravagé, au son des sept trompettes, la courtisanne Rahab fut-elle sauvée avec toute sa maison, qui fut reconnue au signal convenu de la corde rouge dont les trois espions s’étaient servis pour sortir de chez elle par la fenêtre. C’est à ceci que notre Seigneur faisait allusion dans ses discours, lorsqu’il parlait à ceux qui ne voulaient pas croire à la vérité de sa venue sur la terre, et qui niaient l’explication symbolique du cordon rouge, symbole qui avait servi à la délivrance du peuple en Égypte, et qui était rappelé dans la cérémonie de la pâque : « Je vous dis en vérité que les publicains et les prostituées vous précéderont dans le royaume de Dieu. »


CHAPITRE XXI.


Abraham et nous, n’avons qu’une seule et même foi ; les anciens patriarches ont confessé cette même foi tant par leurs paroles que par leurs actions.


L’apôtre saint Paul, dans l’épître aux Galates, enseigne hautement que la vie d’Abraham a été la figure de notre foi ; qu’il en a été le patriarche et en quelque sorte le prophète :