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la terre pour empire. » Enfin, de même que Jacob, qui devait avoir beaucoup d’enfants, ne pouvait les avoir d’une seule femme, et qu’il en eut des deux sœurs ; de même le Christ a eu des serviteurs et des fidèles sous deux lois différentes, sous l’ancienne et la nouvelle loi, qui ont l’une et l’autre un même Dieu pour auteur. Il faut en dire autant des enfants qu’eut Jacob des mariages du second ordre avec ses servantes ; ce qui marquait que le Christ trouverait des serviteurs fidèles à sa loi parmi ceux qui étaient esclaves comme parmi ceux qui étaient libres, en leur accordant à tous également les dons de l’esprit qui vivifie. Cependant Jacob conservait toujours une préférence pour Rachel au doux regard, qui était la figure de l’Église pour laquelle le Christ a souffert. Ainsi le Christ, corroborant par le ministère de son Verbe les volontés du Père, annonçait les choses futures, et par les discours de ses prophètes et par la vie de ses patriarches, accoutumant l’humanité à obéir à Dieu et à suivre les inspirations du Verbe dès cette vie, en marchant de symbole en symbole ; car il n’y a rien de vide dans les œuvres de Dieu, et chaque chose a son symbole.


CHAPITRE XXII.


L’avénement du Christ sur la terre a eu pour objet non-seulement le salut de ceux qui vivaient alors, mais encore de tous ceux qui, soit avant, soit après sa venue, auront eu la foi.


Lorsque les temps sont venus où le genre humain devait obtenir le don d’une parfaite liberté, le Verbe a annoncé, en lavant lui-même les pieds de ses apôtres, qu’il allait purger les filles de Sion de toutes leurs souillures. Toute la destinée du genre humain ayant droit à l’héritage céleste roule dans ce cercle : de même que, par le premier homme, nous avons été jetés dans l’esclavage de la mort, ainsi, par le dernier homme, qui est Jésus-Christ, nous devons être, à partir des apôtres, lavés et purifiés des atteintes du péché et être rendus à la vie éternelle ; car, en lavant les pieds de ses apôtres, il a sanctifié