Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/480

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cutait à cause de sa justice, et enfin quand lui-même, étant devenu vainqueur de Saül, ne tire de lui aucune vengeance ; enfin quand il prophétise dans ses hymnes l’avénement futur du Christ, quand il donne aux nations des maximes de sagesse, et se conforme en tout aux inspirations de l’Esprit saint ; mais lorsque, s’abandonnant à ses passions, il corrompt Betsabée, femme d’Urie, alors l’Écriture parle de lui en ces termes : « Et cette action de David irrita le Seigneur. » C’est alors qu’il envoie auprès de lui le prophète Nathan pour lui reprocher son crime, afin qu’il rentre en lui-même, qu’il s’humilie et fasse pénitence, pour obtenir de Dieu son pardon. Nathan lui dit donc : « Deux hommes étaient en une cité, l’un riche et l’autre pauvre : le riche avait des brebis et des bœufs en grand nombre ; mais le pauvre n’avait qu’une petite brebis qu’il avait achetée et nourrie et qui avait été élevée chez lui avec ses enfants, mangeant son pain, buvant dans sa coupe, et dormant sur son sein ; et il l’aimait comme sa fille. Et un étranger étant venu chez le riche, celui-ci ne voulut point prendre ses brebis, ni ses bœufs, pour donner un banquet à cet étranger qui était venu chez lui ; il prit au pauvre sa brebis, et la donna à manger à l’homme qui était venu chez lui. Or, David, irrité contre cet homme, dit à Nathan : Vive le Seigneur ! l’homme qui a fait cela est un fils de mort. Il rendra la brebis quatre fois, parce qu’il a agi ainsi et n’a point épargné le pauvre. Or, Nathan dit à David : Tu es cet homme. » Et il le poursuit en l’accablant de reproches de la part du Seigneur, lui rappelant tous les bienfaits dont il l’a comblé, et combien il est irrité de sa conduite criminelle, enfin il lui annonce qu’il a attiré sur sa maison la colère céleste. Aussitôt le repentir entre dans l’âme de David, et il s’écrie : J’ai péché contre le Seigneur ! Et c’est alors qu’il entonna ses magnifiques psaumes de la pénitence, dans lesquels il annonçait prophétiquement la venue du Verbe, qui viendrait pour effacer les péchés du monde et délivrer l’homme de la servitude du péché. Nous trouvons dans la vie de Salomon un second exemple de la conduite de Dieu envers l’homme sous l’ancienne loi,