CHAPITRE XXXIII.
Tel doit être le véritable disciple de la vie spirituelle, vivement pénétré de la puissance de l’esprit de Dieu, qui, dès le commencement, a toujours pris l’humanité sous sa protection, qui annonce l’avenir, qui manifeste le présent, et qui raconte le passé ; il peut donc juger et condamner les autres, et personne ne peut le condamner lui-même. Or, ce disciple de la vérité voit les nations adorant la créature plutôt que le Créateur, consumant leurs jours dans de vains travaux et en des œuvres coupables ; il voit les Juifs, ne voulant pas recevoir le Verbe de liberté, refusant de devenir libres et de profiter de la venue du libérateur, mais s’attachant par vanité à une fausse interprétation de la loi, dont Dieu n’a que faire, et ne reconnaissant pas le Christ qui est venu sur la terre pour sauver les hommes. En effet, les Juifs n’ont pas voulu comprendre le double avènement du Christ, tel qu’il est annoncé par les prophètes. Dans le premier, il paraît dans toutes les misères, dans toute la faiblesse de l’humanité ; il parcourt les villes, assis sur l’ânon de l’ânesse ; il est la pierre mise au rebut par ceux qui bâtissent, la brebis qui est menée à l’autel pour être immolée ; mais il est en même temps le nouveau Moïse, qui triomphe d’Amalech, en élevant ses mains vers le ciel ; il est le berger ramenant à la bergerie de son père toutes ses brebis dispersées dans toutes les parties de la terre, et qui, « s’étant souvenu de ses serviteurs fidèles, qui sont morts