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SAINT IRÉNÉE.

sement par une vertu secrète, selon la mesure qui est propre à chacun des membres, afin qu’il se forme ainsi et se perfectionne par la charité. » Et ainsi de suite il faudra reconnaître toutes les autres vérités du Christianisme, dans lequel on fortifiera de plus en plus sa croyance, à mesure que l’on entendra la lecture et l’interprétation des Écritures, qui sont faites par les prêtres, véritables dépositaires de la doctrine des apôtres, ainsi que nous l’avons démontré.

En effet, les apôtres ont tous unanimement enseigné que les deux Testaments, qui ont été donnés pour deux peuples différents, avaient un seul et même auteur, Dieu, qui en a coordonné toutes les dispositions, selon la plus grande utilité des hommes, pour qui ils ont été publiés, et suivant le degré de leur foi. Cette démonstration a été l’objet de notre troisième livre ; nous avons prouvé en même temps que l’ancien Testament avait un grand but d’utilité pour la partie du genre humain à qui il était destiné (car Dieu n’a nullement besoin de la subordination de l’homme), en soumettant les hommes par degrés à l’obéissance de Dieu. Ce Testament laissait voir en figures un ordre de choses plus élevé et plus spirituel, parce que l’homme ne pouvait pas voir encore par ses propres lumières les choses divines ; en même temps il annonçait d’une manière figurative tout ce qui constituerait l’Église nouvelle, afin que la foi des hommes de la loi nouvelle puisât une nouvelle force dans ces prophéties, et afin que l’homme se pénétrât de cette vérité, que Dieu connaît l’avenir, comme il connaît le passé et le présent.