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SAINT IRÉNÉE.

dome sera moins triste que le destin de ceux qui, ayant vu ou connaissant les miracles qu’il a faits durant son séjour sur la terre, et la doctrine qu’il y a enseignée, n’auront pas cru néanmoins en lui. Car, de même que depuis son avènement et par son efficace, il aura accordé des grâces plus abondantes à ceux qui auront cru en lui et qui auront accompli ses commandements, de même aussi il jugera plus sévèrement ceux qui, depuis ce même avènement, ont résisté à croire ; parce que dans sa justice, qui est égale pour tous, il exigera davantage de ceux à qui plus de moyens de salut auront été donnés. Il demandera un compte plus sévère aux hommes, non pas parce qu’il leur aura enseigné un nouveau Dieu, autre que celui de leurs pères, ce que nous avons amplement démontré ne pouvoir être ainsi, mais parce que, par le mérite de son avènement sur la terre, une mesure plus abondante des grâces du Père aura été répandue sur le genre humain.

Si tout ce que nous avons dit jusqu’ici ne suffisait pas pour démontrer sans réplique, que c’est un seul et même Dieu qui a envoyé sur la terre et les prophètes et le Messie, nous dirions à ceux qui ne sont pas convaincus, d’ouvrir enfin leur cœur à la lumière de la vérité, et d’écouter notre Seigneur lui-même, notre maître, lorsqu’il a dit : « Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit les noces de son fils, et qui envoya des serviteurs appeler aux noces ceux qui y étaient conviés, et ils refusèrent d’y venir. Il envoya encore d’autres serviteurs, disant : Dites aux conviés : Voilà que j’ai préparé mon festin ; mon bœuf et tout ce que j’avais fait engraisser a été tué ; tout est prêt, venez aux noces. Mais eux ne s’en inquiétèrent pas, et s’en allèrent, l’un à sa moisson des champs, et l’autre à son négoce. Les autres se saisirent de ses serviteurs, et les tuèrent après les avoir accablés d’outrages. Or, le roi l’ayant appris, fut irrité, et il envoya ses armées, et il extermina ces meurtriers et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : Le festin des noces est tout prêt ; mais ceux qui y avaient été appelés n’en ont pas été dignes. Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez. Et ses serviteurs se répandirent dans les voies publiques et