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SAINT IRÉNÉE.

de la participation à la lumière, et qui ont violé la loi de liberté, ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes de leur malheur, puisqu’ils jouissaient, en agissant, de leur propre liberté.

Dieu, dans sa prescience infinie, a préparé pour chacun un séjour en rapport avec son mérite : un séjour de gloire et de lumière est destiné pour ceux qui, dès cette vie, aiment et recherchent cette lumière incorruptible ; et quant à ceux qui méprisent cette lumière, qui se détournent d’elle, qui la fuient, et qui s’aveuglent en quelque sorte eux-mêmes, ils iront après cette vie dans des lieux pleins de ténèbres, et conformes à ce qu’ils auront recherché ; leur désobéissance trouvera son juste châtiment. Obéir à Dieu, c’est se préparer une éternité de repos : ceux qui ne veulent pas de ce repos, et qui ont méprisé la lumière, habiteront un séjour conforme à cette répugnance qu’ils auront montrée pour la lumière. Comme auprès de Dieu tout est trésor de richesses et de bonheur, ceux qui volontairement s’éloignent de Dieu s’excluent par cela eux-mêmes de tous biens et se livrent au juste jugement de Dieu. N’est-il pas juste que ceux qui ont fui le repos éternel, qui ont fui la lumière, rencontrent à la fois le séjour de la fatigue et des ténèbres ? Dans cette vie où nous sommes, ne dit-on pas que ceux qui fuient la lumière se dévouent aux ténèbres, en sorte que c’est eux-mêmes qui se privent de la lumière et qui recherchent les ténèbres ? Ce n’est donc pas à la lumière qu’il faudra s’en prendre de leur conduite, mais bien à eux-mêmes, ainsi que nous l’avons déjà dit ; car ils ont fui la lumière divine, qui est la source de tout bien, et ils ont recherché les ténèbres dans lesquelles ils seront plongés.