quand il dit : « Et déjà la hache est mise à la racine de l’arbre. » Jérémie fait une comparaison semblable quand il dit : « Ma parole n’est-elle pas comme le feu et comme le marteau qui fend la pierre. » Le bois de la croix a donc été la figure par laquelle s’est manifestée à nous la parole de Dieu que nous avions perdue, et que nous ne connaissions plus. C’est par le bois que nous l’avions perdue, c’est par le bois que nous l’avons recouvrée et qu’elle s’est manifestée à tous, montrant dans la croix la figure de sa hauteur, de sa longueur et de sa largeur ; et encore (comme l’a remarqué un ancien) les bras étendus du Christ vers deux points opposés signifiaient deux peuples qui seraient réunis dans le culte du même Dieu, les Juifs et les gentils ; les deux mains aussi, pour marquer les deux peuples dispersés sur la surface de la terre, et qu’elles réunissaient ; et la tête ou milieu, pour marquer un seul Dieu qui domine tout, qui est partout, et qui est dans tout.
CHAPITRE XVIII.
Lorsque le Verbe préparait l’accomplissement du grand événement de la rédemption du genre humain, il faisait servir à l’exécution de ce dessein les choses créées par la sagesse et la puissance du Père, et non pas celles qui avaient pu être souillées et oblitérées par l’ignorance et le péché ; car le Verbe possède par lui-même toutes choses ; les trésors de sa puissance lui suffisent pour produire sans cesse de nouveaux êtres et allumer en eux le flambeau de la vie ; il n’a puisé qu’en lui-même la