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SAINT IRÉNÉE.

suivent ses commandements, « réunissant tout en Jésus-Christ, comme dans le chef, tant ce qui est dans le ciel que ce qui est sur la terre ; » mais les choses du ciel sont les choses de l’esprit, et ce qui est sur la terre est en rapport avec l’intelligence de l’homme. Le Christ réunit en lui toutes ces choses ; et c’est lui qui unit l’homme à l’esprit et qui place l’esprit dans l’homme ; il gouverne lui-même le guide de l’esprit, et il fait que l’esprit gouverne l’homme ; car c’est par l’esprit que nous voyons, que nous entendons, et que nous parlons.


CHAPITRE XXI.


Toutes les prophéties ont pour objet principal le Christ ; il fallait que ce Christ se fît homme, qu’il fût envoyé dans ce monde par l’auteur souverain de toutes choses, qu’il y fût tenté par le serpent, afin que ses promesses fussent accomplies et que sa victoire glorieuse sur l’ennemi de l’homme fût complette.


Le Christ est donc venu, réunissant en lui toutes choses, comme dit saint Paul ; il a provoqué notre ennemi au combat ; il a terrassé celui qui nous avait emmenés captifs dans la personne de notre père Adam, et il a écrasé sa tête. Ainsi s’est vérifiée la parole de malédiction prononcée par Dieu sur le serpent : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et la sienne ; elle te brisera la tête, et tu la blesseras au talon. » Ainsi était dès lors annoncé celui qui devait naître de la femme, selon Adam, et qui écraserait la tête du serpent. C’est là celui dont parle l’apôtre dans son épître aux Galates, lorsqu’il dit : « La loi a servi à arrêter le péché jusqu’à l’avénement de celui qui devait naître et que la promesse regardait. » Il s’explique plus clairement encore à ce sujet dans la même épître, quand il ajoute : « Mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son fils formé d’une femme et soumis à la loi. » Et, en effet, l’ennemi n’aurait pas été pleinement vaincu, si celui qui devait le vaincre n’était né de la