néthus, en quatrième et huitième lieu, est produit par Aorathus. En somme totale, les Æons que nous venons de nommer composent le Plerum de la première ogdoade ; leur existence aurait précédé celle de Bythus et de Sigé. Certes, ces hommes-là sont savants entre tous les savants ; gnostiques entre tous les gnostiques ; plaisants sophistes, comme dit quelque part un poëte ; mais hélas ! ils ne seront pas même d’accord sur leur Bythus, célibataire, suivant les uns, et sans sexe ; hermaphrodite, suivant les autres ; quelques-uns ont mieux fait, ils l’ont marié à Sigé, ce fut la première union.
CHAPITRE XII.
Ptolémée et ses disciples ont libéralement accordé à ce dieu Bythus deux épouses, Énéa et Thélisis. L’une représente la pensée, l’autre la volonté. Bythus eut la première idée d’une création, puis Thélésis, ou la volonté, suivit de près ; ainsi la copulation de cette double inclination, de cette double puissance, comme ils l’appellent, produisit Unigenitus et Aletheia, types visibles, images extérieures des affections invisibles du Père ; Nus représenta Thélésis, Aletheia, Énéa.
Alors fut représentée, sous ces deux natures, l’union virile de Thélésis et l’union passive d’Énéa, parce que la volonté devint la force active à laquelle fut soumise cette même Énéa. Celle-ci songeait en elle-même, elle désirait produire ; mais impuissante elle ne pouvait que penser et désirer : la volonté vint, sa pensée alors se réalisa, devint active, et produisit… Folie ! quel homme jamais croirait de pareils faits, si on les disait arrivés à ses semblables ; à plus forte raison s’il s’agit de Dieu ! Certes, Homère est plus conséquent : il représente Jupiter dans l’inquiétude des graves événements qu’il prépare, la ruine des Grecs demandée par Thétis elle-même, pour venger l’affront que les rois ont fait à son fils. Certes, de pareilles choses pouvaient se dire du Jupiter homérique et des ennemis de Troie,