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DOCTRINE DE SAINT CLÉMENT.

Dieu, pour surmonter les tentations, pour embrasser la foi, pour vivre dans la continence. Il enseigne que la grâce ne nécessite point le libre arbitre. L’âme, une des parties dont l’homme est composé, n’est point engendrée comme le corps. La plus noble de ses facultés est le pouvoir qu’elle a de choisir. Elle est immortelle, celle des impies comme celle des justes.

Sur les causes et les remèdes du péché. Sur les effets de la charité et de la crainte.

Le péché est une injustice volontaire ; l’ignorance et la cupidité en sont les causes. Mais il est en notre pouvoir de réprimer les mouvements de l’une, et de dissiper les ténèbres de l’autre, en travaillant à nous instruire. Nous pouvons effacer nos péchés par l’aumône et par la foi ; et la crainte du Seigneur nous donnera de l’éloignement pour le mal. Celui qui n’a point ouï prêcher la parole de Dieu, ne sera pas puni pour n’y avoir point obéi ; mais celui qui l’ayant ouïe, demeure dans l’incrédulité, sera puni, surtout si son incrédulité est volontaire et de son choix. Il distingue deux sortes de justice ; l’une, qui est le fruit de la charité ; l’autre, de la crainte du Seigneur ; et deux sortes de craintes, l’une chaste et filiale, l’autre servile. Nos bonnes œuvres ne seront pas sans récompense ; elles nous accompagneront dans le ciel.

Sur l’Église et ses ministres.

Il n’y a qu’une véritable Église, qui est l’ancienne, et qui renferme les justes, selon le décret de Dieu. Les hérésies sont postérieures, et s’efforcent de la diviser en plusieurs parties. Dans elle seule est la doctrine la plus exacte, conformément aux divines Écritures. Les mauvais Chrétiens, les Chrétiens qui ne le sont que de nom, ne laissent pas d’en être membres ; mais ils n’en ont pas l’esprit ni la sainteté. On donnait aux Églises matérielles le nom de maisons du Seigneur. L’évêque en était le chef, il devait n’avoir été marié qu’une fois, de même que