Jésus-Christ a souffert véritablement dans sa chair, et non en apparence ; en sorte qu’on doit expliquer ce qu’il dit de l’impassibilité du Sauveur par le pouvoir qu’il avait sur lui-même. Dans nous, les passions préviennent ordinairement notre volonté, et s’emparent des puissances de notre âme souvent malgré nous, au lieu que Jésus-Christ en était le maître. C’était volontairement qu’il avait faim et soif, ayant le pouvoir de conserver son corps sans le secours de la nourriture matérielle. Il dit qu’il est le seul juge des hommes, parce qu’il est le seul qui n’ait point péché.
Il rejette l’opinion de quelques-uns, qui disaient que la sainte Vierge avait enfanté comme les autres femmes. Il distingue différents degrés dans les anges, et dit qu’il y a des anges préposés pour conduire ceux qui vont au ciel ; qu’il y en a d’autres placés de distance en distance depuis le firmament jusqu’à nous, et d’autres destinés pour nous garder. Il semble distinguer le ciel où sont les bienheureux, du troisième ciel dans lequel saint Paul fut ravi. Il soutient, contre les Gnostiques, que le salut est pour tous les fidèles ; mais il ne nie pas qu’il doive y avoir entre eux différents degrés de gloire suivant la différence de leurs mérites. Il croit que l’ange à qui l’on donne le nom de diable, soit parce qu’il calomnie les hommes, soit parce qu’il dénonce les pécheurs, pouvait faire pénitence de son apostasie ayant le libre arbitre.
L’homme est aussi doué du libre arbitre, étant raisonnable de sa nature. Il a toutefois besoin du secours de la grâce pour faire le bien, pour nourrir de bonnes pensées, pour connaître