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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/182

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SAINT CLÉMENT D'ALEXANDRIE.

vie, tombeau, tout vous convaincra que c’étaient des hommes. Ce Mars, si célèbre chez vos poëtes, ce dieu sanguinaire, destructeur des villes, fléau de l’humanité, transfuge de tous les partis, ennemi juré de la paix, était de Sparte, selon le témoignage d’Épicharme ; Sophocle veut qu’il soit né en Thrace, d’autres en Arcadie ; si on en croit Homère, il fut enchaîné pendant treize mois. « Mars, dit-il, essuya cet affront. Œtus et le brave Éphiastes, fils d’Aloës, le lièrent avec une forte chaîne : il resta treize mois garroté dans une prison d’airain. »

Honneur aux habitants de la Carie qui lui sacrifient des chiens ! Pour vous, Scythes, continuez d’immoler des ânes à ce dieu. Apollodore et Callimaque nous apprennent que Phœbus voit à son lever les contrées hyperboréennes offrir des ânes au dieu Mars. Phœbus, disent-ils ailleurs, se réjouit de ces gras et succulents sacrifiais. Vulcain, que Jupiter précipita de l’Olympe, tomba du séjour de la lumière dans l’île de Lemnos, où il se fit forgeron ne pouvant plus marcher ; ses jambes brisées fléchissaient sous lui, dit un poëte. Vous n’avez pas seulement un forgeron parmi vos dieux, vous avez aussi un médecin, mais un médecin qui aime l’argent. Il s’appelle Esculape ; j’emprunte ici les paroles du poëte de la Béotie, je veux dire Pindare. Ce dieu se laissa séduire par l’éclat de l’or qu’on fit briller à ses yeux et qui lui fut promis s’il voulait rappeler un mort à la vie ; mais à l’instant même le fils de Saturne foudroya le dieu avare et le mort ressuscité : la foudre embrasée les étouffa tous deux. Écoutez les plaintes d’un personnage d’Euripide : « Oui, Jupiter a fait mourir son fils Esculape, il l’a écrasé de son tonnerre ; le corps sillonné de la foudre est enterré dans les plaines de Cynosyris. » On lit dans Psilochore que Neptune est révéré à Ténédos, comme médecin, que Saturne fut transporté en Sicile, où il reçut les honneurs de la sépulture. Patrocle de Thurium et Sophocle le jeune, racontent dans trois tragédies l’histoire des Dioscorides. C’étaient des hommes mortels comme nous, s’il faut en croire Homère ; la terre de Lacédémone, nous dit-il, les enferme dans son sein ; cette