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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

dans la rébellion de leur cœur, et qui n’ont pas connu les voies » que le divin précurseur les avertit de rendre droites, Dieu s’irrite contre leur résistance et n’a pour eux que des menaces. Quel en sera l’accomplissement ? Les Hébreux errants dans le désert sont le symbole du sort qui les attend. L’Écriture nous dit « qu’ils n’entrèrent pas dans leur repos à cause de leur incrédulité, » avant que, dociles au successeur de Moïse, ils n’eussent appris à la fin par une tardive expérience, qu’ils ne pouvaient être sauvés qu’en croyant à Jésus.

Mais le Seigneur, dont la tendresse pour le genre humain est immense, envoie le Paraclet pour exhorter tous les hommes à la connaissance de la vérité. Cette connaissance, quelle est-elle ? La piété envers Dieu. « Mais la piété, nous dit Paul, est utile à tout ; c’est elle qui a la promesse de la vie présente et de la vie future. » Si la vie éternelle était mise en vente, ô hommes, à quel prix l’achèteriez-vous ? sachez-le cependant ! quand même vous donneriez le Pactole tout entier qui roule des flots d’or, d’après vos traditions fabuleuses, vous n’auriez pas payé le salut à sa juste valeur. Toutefois, que le découragement ne vous abatte point. Vous pouvez, si bon vous semble, acheter ce trésor inestimable par des richesses qui vous soient personnelles, je veux dire l’ardeur de la charité et de la foi, dignes de contrebalancer les dons du Seigneur. Oui, Dieu reçoit avec plaisir cet échange. « Car nous espérons au Dieu vivant, qui est le sauveur de tous les hommes et principalement des fidèles. » Mais la foule des mortels, attachée au rocher du monde comme l’algue des mers à l’écueil qui domine les flots, dédaigne l’immortalité. Je crois voir ce vieillard d’Ithaque qui, au lieu de soupirer après la patrie céleste et véritable, après les rayons de la lumière réelle, poursuivait de ses vœux une vaine fumée.

La piété, pour assimiler l’homme à Dieu, du moins dans la mesure de sa faiblesse, lui assigne pour maître convenable Dieu qui seul peut dignement élever l’homme jusqu’à lui. Il connaissait bien la divinité de cette doctrine, l’apôtre qui écrivait ainsi à Timothée ! « Pour vous, vous avez été instruit dès vo-