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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/272

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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

puis que les lumières du nouveau Testament nous ont éclairés. Nous devons depuis peu au Christ la véritable connaissance de Dieu. « Nul ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils aura voulu le révéler. » Nous sommes donc un peuple nouveau, distingué de l’ancien peuple. Nous sommes jeunes, parce que nous avons appris à connaître les nouveaux biens. Nous trouvons dans la loi nouvelle une source intarissable de vie, une jeunesse qui ne connaîtra jamais la vieillesse, une vigueur sans cesse renaissante pour nous élever à la connaissance de Dieu, une paix imperturbable. Il est nécessaire, en effet, que les disciples d’un Verbe nouveau soient nouveaux comme lui, et que ceux qui s’attachent à celui qui est éternel deviennent incorruptibles aussi bien que lui. Notre vie ressemble à un printemps perpétuel, parce que la vérité qui est en nous ne connaît point la vieillesse, et que cette vérité, qui se répand dans toutes nos actions, nous renouvelle sans cesse.

La sagesse qui nous éclaire est comme un arbre toujours vert. Cette sagesse est éternellement la même, loin d’être changeante et variable. « Les enfants, dit le prophète, seront portés entre ses bras et consolés sur ses genoux. Comme une mère console son enfant, ainsi je vous consolerai. » De la même manière qu’une mère rassemble ses enfants autour d’elle, ainsi nous nous réunissons autour de l’Église qui est notre mère. Tout ce qui est jeune et faible encore nous inspire un vif intérêt, nous charme, nous touche, nous attendrit par cette faiblesse même qui réclame nos secours. Nous sommes naturellement disposés à soulager les êtres qui ont besoin de nos soins. Comme donc les pères et les mères ne voient rien de plus doux que leur progéniture ; les chevaux, leurs jeunes poulains ; les vaches, leurs petits veaux ; les lions, leurs lionceaux ; la biche, son faon ; l’homme, son enfant : ainsi le Père commun de tous les êtres reçoit avec plaisir ceux qui se réfugient dans son sein. Les voyant pleins de douceur et régénérés par le Saint-Esprit, il les adopte comme ses enfants, il les aime, il les secourt, il combat pour eux, il les défend et leur donne le doux nom de fils. Isaac me semble être l’image des véritables enfants ; le nom