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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/297

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dans des lieux arides et sauvages ; il l’a instruit, il l’a gardé comme la prunelle de son œil. De même que l’aigle protége ses petits et leur donne des marques de sa tendresse, ainsi le Seigneur a étendu ses ailes sur son peuple et il l’a pris, et il l’a porté sur ses épaules. Le Seigneur seul fut son guide et aucun Dieu étranger n’était avec lui. » Ces parole de l’Écriture font, il me semble, connaître notre Pédagogue et la manière dont il nous conduit. Il avoue lui-même qu’il est effectivement notre Pédagogue, lorsqu’il dit de sa propre bouche : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai tiré de la terre d’Égypte. » Qui donc a le pouvoir de faire entrer et de faire sortir ? N’est-ce point le Pédagogue ? Il apparut à Abraham et lui dit : « Je suis le Seigneur ton Dieu, sois agréable à mes yeux. » Ensuite il lui donne les meilleurs avis qu’un Pédagogue puisse donner à un enfant qui lui est cher : « Sois irrépréhensible, lui dit-il, et j’établirai une alliance entre moi et toi ; ainsi qu’entre ta race. » Ces paroles sont bien le signe d’une amitié bienveillante et protectrice tout à la fois. Je trouve en Jacob une frappante image du Pédagogue. C’est pour cela que Dieu lui dit : « Voilà que je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras, je te ramènerai en cette terre ; et je ne te délaisserai point jusqu’à ce que j’aie accompli tout ce que je t’ai promis. » On dit encore que Dieu lutta avec lui : « Il demeura seul, et voilà qu’un homme lutta avec lui jusqu’au matin. »

Cet homme était le Pédagogue qui agissait et souffrait, qui instruisait son élève, l’exerçant à soutenir et à repousser les attaques de l’esprit malin. Les paroles suivantes font assez connaître que c’était le Verbe, le Pédagogue du genre humain, qui était alors l’adversaire de Jacob : « Jacob l’interrogea, et il lui dit : Dis-moi quel est ton nom ? et il lui répondit : pourquoi me demandes-tu mon nom ? » Dieu, qui ne s’était pas encore fait homme n’avait pas encore de nom. « Jacob appela ce lieu du nom de Phanuel, disant : j’ai vu le Seigneur face à face et mon âme a été délivrée. » Le verbe est la face de Dieu, il l’éclaire et nous la fait connaître. Jacob fut surnommé Israël du jour où il eut vu le Seigneur son Dieu. C’est encore