pas besoin de médecin, mais bien celui qui est malade. Nous donc, qui luttons en cette vie contre une multitude sans cesse renaissante de passions honteuses et de désirs criminels ; nous, que les flammes du vice, allumées dans notre âme, menacent à chaque instant de dévorer, ne sommes-nous pas malades, n’avons-nous pas besoin d’un médecin ? Ce médecin, c’est le Sauveur. Les remèdes qu’il nous donne ne sont pas toujours doux et agréables, ils sont quelquefois acres et violents. emploie la crainte, comme il ferait le suc d’une racine amère et bienfaisante, pour arrêter les envahissements du péché qui ronge notre cœur. L’amertume de ce remède n’en détruit pas la salutaire influence. Malades donc, nous avons besoin de ses secours pour guérir ; égarés, de sa main pour nous diriger ; aveugles, de sa lumière pour voir ; il désaltère ceux qui ont soif, et leur donne à boire des eaux d’une fontaine vivifiante, qui apaisent d’avance toute soif à venir. Il donne la vie à ceux qui sont morts ; il est le pasteur des brebis ; il est le maître des enfants.
La nature humaine tout entière a besoin de ses innombrables et divins secours. Sans lui nos péchés demeurent en nous, nous oppriment et nous condamnent ; avec lui nous sommes séparés de la paille et nous devenons le pur froment qui remplit les greniers célestes. Il tient le van dans sa main, et il nettoiera son aire ; il amassera son froment dans le grenier, et il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteindra point. Voulez-vous comprendre et sentir toute la sagesse avec laquelle le divin pasteur, le Pédagogue tout-puissant, le Verbe paternel, nous instruit et nous dirige, réfléchissez à l’allégorie sous laquelle il se présente à nous, disant de lui-même qu’il est le pasteur des brebis ; c’est-à-dire le Pédagogue des enfants. Voyez-le expliquant aux prêtres, par la bouche d’Ézéchiel, la tendre sollicitude dont il est animé pour son troupeau ; sollicitude admirable qu’ils doivent prendre pour modèle : « Je ferai paître mes brebis moi-même, je chercherai celles qui étaient perdues, je relèverai celles qui étaient tombées, je banderai les plaies de celles qui étaient blessées, et elles paîtront dans de fer-