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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/34

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DE LA TRADITION.

phisme est encore aujourd’hui renouvelé par les Protestants.

En 383, au cinquième concile de Constantinople, les Ariens refusèrent d’être jugés par le sentiment des anciens Pères. Saint Athanase les renvoyait continuellement à cette tradition, toujours respectée et toujours suivie dans l’Église. Saint Basile l’oppose à ces mêmes hérétiques, et aux Macédoniens ou Pneumatomaques ; il leur reproche leur affectation de recourir à l’Écriture-Sainte, comme si les Pères des trois siècles précédents ne l’avaient pas consultée aussi bien qu’eux ; il prouve par saint Paul la nécessité de s’en tenir à la tradition, et il soutient que sans cette sauvegarde on renverserait bientôt toute la doctrine chrétienne.

Nous pourrions citer saint Grégoire de Nazianze, saint Ambroise, saint Jean-Chrysostôme, saint Jérôme et saint Augustin, quoique les trois derniers ne soient morts qu’au commencement du cinquième siècle ; mais les Protestants font peu de cas du sentiment de ces Pères. Ils se plaignent de ce que, depuis cette époque, les commentateurs de l’Écriture-Sainte n’ont fait autre chose que compiler les explications des Pères, et que l’on s’en est tenu à leur témoignage pour prouver les dogmes de la foi. Ils disent que c’est principalement au quatrième siècle que se sont faites les prétendues innovations dont ils se plaignent. Voyons si cela est possible.

Huitième preuve. — Les Pères ont constamment soutenu qu’il n’était permis à personne de s’écarter de la tradition, ou de l’enseignement public et constant de l’Église ; donc ils ne l’ont pas fait, et n’ont pas pu le faire, sans exciter contre eux l’indignation des fidèles, et surtout de leurs collègues. À entendre nos adversaires, il semble que les Pères de l’Église aient été des docteurs isolés et sans conséquence, qui pou-