réputé sage, celui qui parle trop est odieux. Celui qui multiplie ses discours hait son âme.
CHAPITRE VII.
Des devoirs de ceux qui vivent ensemble.
Ne raillons personne ; de la raillerie s’élancent en foule les outrages, les querelles, les combats, les inimitiés. L’outrage est principalement au service de l’ivresse ; nous l’avons déjà remarqué. On juge d’un homme non-seulement par ses actions, mais encore par ses paroles. « Ne reprends pas ton prochain lorsqu’il boit en un festin, et ne le méprise pas lorsqu’il se réjouit, nous dit l’Écriture ; car s’il nous est ordonné de converser, surtout avec les saints, à plus forte raison est-ce un péché de les railler. Les paroles de l’insensé sont comme le bâton sur lequel l’outrage se repose et s’appuie. » Aussi je ne me lasse point d’admirer ces exhortations de l’apôtre : « Qu’on n’entende parmi vous ni parole déshonnête ni folle gaîté, ce qui ne convient pas à votre état. » Si c’est la charité qui vous rassemble en un festin, une bienveillance réciproque le doit doucement animer ; aucune raillerie déraisonnable, aucun doute insultant ne doit se mêler à la douceur prudente des conversations. Comment, si la charité vous réunit, permettriez-vous à la raillerie de vous diviser et d’allumer en vous de coupables haines ? Il est plus sage de se taire que de contredire en ajoutant péché sur péché. « Heureux l’homme qui n’est point tombé par les paroles de sa bouche et qui n’est point pressé par le remords du péché, » et le regret d’avoir offensé quelqu’un par ses discours ! Les jeunes gens de l’un et de l’autre sexe doivent éviter tout festin, de peur de tomber là où il ne leur est point convenable d’aller. Des propos inaccoutumés, des spectacles peu décents ébranlent leur esprit où la foi est flottante encore. C’est peu de tomber eux-mêmes plus facilement dans le mal par la faiblesse de leur âge, ils entraî-