nouveau qui est créé à la ressemblance de Dieu dans la justice et la sainteté véritable. »
N’est-ce pas pour des hommes une admirable occupation, de passer leur temps devant un miroir à peigner, couper, ajuster leurs cheveux ? Ne font-ils pas une belle œuvre, en rasant le poil de leurs joues et en arrachant jusqu’au dernier tous les poils qui couvrent leur corps ? Eh ! comment, à moins de les voir nus, ne pas les prendre pour des femmes ! Leur passion rompt tous les obstacles. C’est bien en vain qu’il leur est défendu de porter de l’or. Ils trouvent mille moyens détournés d’éluder cette défense : tantôt ce sont des franges d’or, tantôt des feuilles légères entrelacées de fils de même métal ; tantôt enfin je ne sais quelles figures sphériques de matière riche et brillante qui, suspendues à leur cou, descendent jusqu’à leurs talons ; inventions séductrices bien dignes de ces hommes dégénérés que leurs passions ravalent jusqu’à la brute, et de qui la folie n’a d’égale que l’impiété.
Dieu a voulu que le corps de la femme fût doux et poli, et que sa longue chevelure, qui flotte naturellement sur ses épaules, fût son unique ornement ; mais il a donné la barbe à l’homme comme la crinière aux lions, et a couvert sa poitrine d’un poil épais, signe de force et de commandement. Il n’est point jusqu’au coq à qui, pour le distinguer des poules, il n’ait donné cette crête d’un rouge vif qui ressemble à un casque guerrier. Dieu a voulu que la barbe se montrât chez l’homme en même temps que la prudence, et qu’elle devint blanche dans sa vieillesse, afin de répandre sur sa figure un air de gravité majestueuse. Il a voulu qu’elle suivît dans ses développements les développements de l’expérience, et qu’elle en fût comme un éclatant témoignage, qui inspirât naturellement la confiance et le respect. La barbe est plus ancienne qu’Ève ; elle est la marque distinctive de l’homme, dont elle indique la supériorité. Le Créateur a trouvé juste de semer de poils tout le corps de l’homme, et lui ôtant du côté tout ce qu’il y avait en lui de faible et de mou, il en a formé la femme, de qui le corps plus tendre et plus délicat devait être propre aux fonctions qu’elle a