sont plus simples et plus élevés. Nous divisons le genre de l’être litigieux en ses espèces principales. Prenons pour exemple l’homme. Animal est le genre. Nous le décomposons en ses deux espèces, c’est-à-dire en mortel et immortel. Et ainsi, subdivisant toujours en espèces plus simples les genres qui paraissent composés, nous approchons du point que nous cherchons, et qui n’est plus susceptible de se diviser. En effet, après avoir divisé le genre animal en mortel et immortel, puis le mortel en terrestre et aquatique, puis le terrestre en volant avec des ailes ou marchant avec des pieds, et ainsi de suite, jusqu’à l’espèce la plus voisine de l’objet cherché, et qui même le comprend, nous arriverons par ces décompositions successives à l’espèce la plus simple qui ne renferme plus rien autre chose que l’objet lui-même sur lequel porte la discussion. Nous divisons encore ce qui marche avec des pieds en raisonnable et irraisonnable. Puis, de toutes ces espèces différentes qui résultent de la division, nous choisissons les qualités qui conviennent plus immédiatement à l’homme, nous les rassemblons en corps de raisonnement, et nous définissons l’homme un animal mortel, terrestre, qui marche sur deux pieds, et doué d’intelligence. De là vient que la division joue le rôle de la matière, en préparant pour la définition la simplicité du nom ; la définition, au contraire, qui compose, édifie, et manifeste la connaissance de ce qui est, représente l’artisan et le Créateur. Ce ne sont pas là les définitions des choses ni des idées, mais des substances dont notre esprit a la notion universelle. Nous appelons discours interprétatif la manifestation de ces notions. Parmi les différentes divisions, l’une partage en espèces la substance divisée, tel que le genre ; l’autre la décompose en ses parties, tel que le tout ; la troisième, en ses accidents ou modifications. La division du tout en ses parties est envisagée le plus souvent dans les rapports de grandeur. Celle qui interroge les accidents ne peut jamais être expliquée tout entière, puisqu’il faut nécessairement que chaque être possède la même essence. Voilà pourquoi ces deux divisions n’ont aucune autorité. La seule qui soit légitime, c’est
Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/528
Apparence