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des choses particulières, mais n’indiquent pas la nature des choses elles-mêmes. La différence, on s’accorde à le reconnaître, rendant à l’individu sa qualité propre, celle qui le distingue spécialement des autres êtres, et sur laquelle les avis sont unanimes, il est nécessaire que dans les définitions on prenne le genre comme quelque chose de principal et de subsistant. Dans les longues définitions, la série des espèces est de dix ; dans les courtes, les espèces principales choisies parmi les espèces voisines, indiquent l’essence et la nature de l’objet. La plus courte de toutes doit toujours se composer de trois parties, le genre et les deux espèces les plus indispensables. On ne réduit la définition que pour abréger. Nous disons donc : L’homme est un animal qui a la faculté de rire. Puis, il faut prendre l’accident principal de l’objet défini, ou son attribut particulier, ou sa fonction spéciale, ou quelque chose de cette nature. Conséquemment, la définition ne devant pas exposer l’essence de la chose, ne peut en saisir exactement la nature. Mais que fait-elle ? Elle en manifeste l’existence par ses espèces principales, et arrive pour ainsi dire à l’essence par la qualité.


CHAPITRE VII.


Raisons de douter ou de suspendre son jugement.


Deux raisons principales motivent la suspension du jugement. La première se tire de l’inconsistance et des fluctuations de l’esprit humain, dont la nature semble condamnée ou à se mettre en dissidence avec les autres, ou à ne pas se ressembler à elle-même. La seconde réside dans la différence qui caractérise les choses. Car, ne pouvant ni croire tous les objets que nous voyons à cause de leurs répugnances réciproques, ni refuser notre assentiment à tous, parce que cette proposition : Il ne faut rien croire, faisant partie du tout, se trouve par là même infirmée ; ni croire certaine chose en refusant notre assentiment à certaine autre, à cause de l’égalité des motifs