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inexpugnable, et une pieuse résignation qui ne se laisse pas troubler à l’aspect des ravages de la mortalité, ce sont là des vertus communes à la plupart d’entre vous. Les flots de la tentation et les tempêtes du monde viennent mourir au pied de votre âme sans l’abattre, et le malheur est pour vous une épreuve plutôt qu’une défaite. Mais, comme dans notre peuple il s’en rencontre qui, soit par la timidité de leur courage, soit par l’affaiblissement de leur foi, soit par l’attrait d’une vie mondaine, soit par la délicatesse de leur sexe, ou peut-être même, ce qui serait plus grave encore, par une coupable ignorance de la vérité, chancellent dans les voies saintes et n’osent déployer l’énergie qui vient d’en haut, au lieu de dissimuler le mal et de garder dans cette occasion un perfide silence, j’ai voulu, autant qu’il est en mon pouvoir, à une lâcheté impuissante faire succéder une mâle vigueur, puisée dans les enseignements divins, afin qu’après avoir commencé d’appartenir à Dieu et à Jésus-Christ, les Chrétiens achevassent de se montrer dignes de ce sublime honneur. Enrôlé sous les célestes étendards, et placé dans le camp fidèle où déjà il aspire à l’immortelle couronne, le disciple se reconnaît à son noble courage, et, plein des oracles de son maître, contemple d’un œil serein les orages de la vie. Il sait que la voix prophétique du Christ, alors qu’il instruisait son Église, la fortifiait contre les terreurs et la formait à la patience, a prédit que des guerres, des pestes, des famines, des tremblements de terre, désoleraient tous les points du globe. Et de peur que les calamités ne prissent au dépourvu et ne jetassent dans l’abattement des cœurs mal préparés, il nous a annoncé que, vers le déclin des âges, les fléaux de toute nature iraient en s’accumulant. Sa parole se vérifie ; puisque les premières prophéties ont eu leur accomplissement, les dernières auront aussi infailliblement le leur. Les oracles de Dieu

    avait commencé sous Gallus vers l’an 253. De l’Éthiopie, où elle se déclara, elle se répandit dans toutes les provinces romaines, et emporta un grand nombre de victimes. Les Chrétiens, soutenus par la foi et le zèle des évêques, donnèrent partout l’exemple de la plus héroïque fermeté.