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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 5 bis.djvu/529

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sont précis : « Quand vous verrez tous ces maux survenir, dit-il, sachez que le royaume céleste est proche. » Vous l'entendez ! voilà que les récompenses de la vie», les béatitudes de l’éternité, une paix inaltérable, la possession du paradis, perdu il n’y a qu’un moment, vont succéder à ce monde d’un jour. Vous allez échanger la terre contre le ciel, des richesses périssables contre des trésors d’un prix infini, le temps contre l'éternité. Y a-t-il là de quoi vous jeter dans l’anxiété et la consternation ? Pour gémir, pour trembler, il faut avoir dit adieu à la foi, à l’espérance. Qu’il redoute la mort celui qui ne veut pas aller rejoindre le Christ ! qu’il refuse d’aller rejoindre le Christ, celui qui n’aspire point à régner avec lui. Il est écrit : « Le juste vit de la foi. » Si vous êtes juste, si vous vivez de la foi, si vous croyez du fond du cœur en Jésus-Christ, assuré dans ses indéfectibles promesses, et prêt à vous associer à son impérissable royauté, pourquoi ne pas vous féliciter de ce qu’il vous rappelle à lui, en vous enlevant aux piéges de l’esprit tentateur ? Voyez Siméon, ce juste vraiment digue de ce nom, ce fidèle observateur des lois divines ! Il lui avait été révélé qu’il ne mourrait qu’après avoir contemplé le Christ. A l’aspect du désiré des nations, présenté au temple par sa mère, il reconnut l’enfant- Dieu, signalé par les prophètes. Il devait expirer après l’avoir vu, il le savait, et cependant sa mort le comble de joie. Tranquille sur son prochain rappel, il reçoit dans ses bras triomphants l'enfant-Dieu, bénit le Seigneur, et entonne ce cantique d’allégresse : « Seigneur, laissez aller maintenant votre serviteur en paix, selon votre parole, car mes yeux ont vu votre salut. »

C’était nous prouver que, pour les serviteurs de Dieu, il n’y a de paix, de liberté et de repos inamissibles qu’au moment où, arrachés aux tourbillons et aux tempêtes du monde, ils entrent dans le port de l’éternité, et des bras de la mort passent à une vie qui n’aura point de fin. Oui, là seulement résident la paix véritable, la sécurité parfaite, le bonheur sans terme et sans mélange. D’ailleurs, qu’est-ce que la vie présente, sinon un long enchaînement de combats contre le démon ? Nods avons à