Aller au contenu

Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 8.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne fait acception de personne ; connaissant la faiblesse humaine, il se sert du ministère de tous les saints ; il les éclaire et leur inspire ce qu’ils doivent nous enseigner, afin que nous arrivions à notre salut éternel. Ils se plaît à instruire les ignorants, à ramener dans la bonne voie ceux qui s’égarent. Il se laisse facilement trouver par ceux qui le cherchent avec foi ; il ne tarde pas d’ouvrir sa porte à ceux qui viennent y frapper avec des pensées pures et un cœur chaste. Car il ne repousse aucun de ses serviteurs comme indigne des divins mystères. Il ne fait pas plus de cas du riche que du pauvre, et il ne méprise pas le pauvre à cause de sa pauvreté. Il ne reproche pas sa barbarie à celui qui est barbare, et il ne rejette pas l’eunuque comme n’étant pas un homme complet. Il ne hait pas la femme dont la désobéissance produisit le péché originel, et il ne condamne pas l’homme à l’opprobre, parce qu’il viola la loi qui lui avait été donnée : mais il ouvre à tous le trésor de ses miséricordes, et il désire les sauver tous. Il offre son aide à tous les enfants de Dieu, et il confond tous les saints dans l’idée d’une seule et unique perfection. Car lui seul est le Fils de Dieu, et c’est par sa grâce et par celle de l’Esprit saint qu’après avoir été purifiés dans notre régénération, nous espérons tous arriver un jour à cette même et unique perfection.

IV. Le Verbe était incorporel avant qu’il vînt revêtir sa chair sacrée dans le sein de la sainte Vierge, formant lui-même le vêtement qui devait être déchiré et mis en lambeaux sur l’arbre de la croix. C’est ainsi qu’il fit participer notre corps mortel à sa propre vertu ; il rendit incorruptible ce qui était sujet à la corruption ; il rendit fort ce qui était faible ; il donna le salut à ce qui avait péri. La passion peut donc être comparée au tisserand qui a tissu la robe qui devait être déchirée sur la croix ; les fils qui la composent, c’est la vertu de l’Esprit saint ; la trame, c’est sa chair sacrée formée par le Saint-Esprit, et dont les différentes parties sont liées entre elles par la divine cha-