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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 8.djvu/113

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ORIGÈNE.

aux livres de ces anciens philosophes qui furent des chefs d’écoles, et qui, dans leurs recherches, firent preuve d’un esprit peu ordinaire. En géométrie, toute proposition fausse, à moins d’un certain air de vraisemblance, ne peut être appelée captieuse et présentée à ceux qui cultivent cette science : de même, pour que des ouvrages philosophiques comme ceux de ces différents chefs d’écoles soient appelés subtilité vaine et tradition des hommes selon les éléments de la science mondaine, il faut de même qu’ils aient été composés avec le même art et la même finesse.

6. J’étais arrivé dans ma réfutation à l’endroit où Celse introduit un Juif disputant avec Jésus-Christ, lorsqu’il me vint dans l’esprit de placer cette préface en tête de mon livre, afin que dès le début le lecteur comprît qu’il n’avait point été composé pour les vrais fidèles, mais pour ceux ou qui ne goûtent pas encore la religion de Jésus-Christ, ou qui sont du nombre des hommes que l’Apôtre appelle faibles dans la foi, et qu’il nous ordonne de soutenir.

Cette préface sera donc l’excuse du désaccord qui se trouve entre le commencement et la suite de cette réfutation. Je voulais d’abord ne faire que de simples notes qui indiqueraient en peu de mots l’objection et la réponse, me proposant de leur donner après la forme d’un discours. Mais la nature même du sujet m’a fait comprendre que je m’épargnerais du temps, si je me contentais d’une légère ébauche à l’égard des premiers livres, pour combattre l’adversaire à mon aise dans les suivants.

Veuillez donc faire grâce à ce qui vient après cette préface. Je vous demande la même indulgence pour le reste. Et si l’ouvrage ne vous satisfait pas, je vous renvoie aux personnes plus éclairées et plus capables de réfuter par leurs paroles et par leurs écrits les calomnies de Celse contre nous. Toutefois, le plus sage à mes yeux est encore celui qui lit son livre sans avoir besoin d’apologie, et qui sait le mépriser tout entier. Un cœur simple ne manque pas de le faire par la vertu de l’esprit qui réside en lui.