Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 8.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
122
ORIGÈNE.

XIV. Celse, admettant que beaucoup de nations sont liées entre elles par des croyances communes, énumère toutes celles qui ont donné naissance à un dogme quelconque : pourquoi fait-il aux Juifs l’injure de ne pas (es citer une seule fois, en parallèle avec les autres peuplés, soit pour leurs travaux, soit pour leurs opinions ou leurs dogmes ? Je lui demanderai pourquoi il ajoute si pleinement foi aux récits des Grecs et des Barbares, et rejette comme fabuleuses les histoires bibliques. Si chacun de ces peuples a écrit avec bonne foi ce qui le concerne, pourquoi les Juifs seuls ne méritent-ils pas d’être crus ? JEt, si l’on prétend que Moïse et les prophètes, en écrivant les annales juives, se sont entachés de partialité, est-il raisonnable de ne pas supposer le même défaut aux écrivains des autres nations ? On en croit les Égyptiens accablant les Juifs d’outrages dans leurs histoires, et quand les Juifs écrivent que les Egyptiens les accablaient de vexations, et que Dieu les en a punis, on les accuse de mensonge. La même accusation se répète quant aux rapports d’Israël avec l’Assyrie, dont les historiens racontent les combats de leur peuple contre les Juifs, et ces guerres sont également constatées aussi bien par les prophètes que par tes écrivains profanes de Jérusalem. Il est évident que c’est accorder au préjugé que de regarder certaines nations comme les seules sages et dignes d’être crues, et de mépriser les autres comme manquant du sens commun. Il y a, dit Celse, des maximes transmises depuis les premiers temps, et reconnues par les nations les plus sages et par les philosophes. Mais il refuse d’admettre parmi ces nations les Juifs ; il ne daigne pas les comparer aux Égyptiens, aux Assyriens, aux Indiens, aux Perses, aux Odryses, aux Samothraces, aux Éléens.

XV. Combien a été plus juste ce Numénius, pythagoricien, dont les écrits prouvent une science profonde d’une foule de doctrines et de systèmes. Ce philosophe-, dans son premier livre intitulé : Du Bien, citant les peuples qui se sont représenté Dieu comme incorporel, met dans ce