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ORIGÈNE.

nombre les Juifs, et va jusqu’à citer des textes des prophètes et à en montrer le sens figuré. On dit qu’Hermippus, dans son traité Des Législateurs, prétendit que Py thagore avait apporté du pays des Hébreux chez les Grecs sa philosophie. On cite également un petit livre d’Hécateus sur les Juifs, dans lequel il démontre la sagesse de ce peuple à un tel point qu’Herennius Philo, dans son ouvrage sur le même sujet, doute que l’historien Hécateus en soit vraiment l’auteur, ajoutant que, si toutefois c’est son ouvrage, ce livre montre qu’il avait ouvert les yeux à la lumière de la Bible, et était probablement devenu un disciple de Moïse.

XVI. On ne peut comprendre comment Celse ose compter les Odryses, les Samothraces, les Éléens, les Hyperboréens, parmi les plus anciennes et les plus sages nations, sans y adjoindre les Hébreux, tandis que beaucoup d’Égyptiens, de Phéniciens et de Grecs attestent l’antiquité de la race juive. Il est inutile de rapporter leurs témoignages, que chacun peut voir réunis dans les deux livres d’antiquités de Josèphe, où cet auteur discute tout ce qui a rapport aux origines de sa nation. Le livre de Tatien contre les Gentils, lequel est dans les mains de tout le monde, rapporte aussi avec beaucoup d’érudition les passages des historiens sur la haute antiquité du peuple de Moïse. Il reste donc constant que Celse a été guidé par la haine et non par l’amour de la vérité : il s’est proposé uniquement d’incriminer la religion chrétienne jusque dans son origine qu’elle tire des Juifs. Après avoir appelé très-antiques et très-sages les druides de Gaule, les Galae(ophages d’Homère et les Gètes, dont j’ignore s’il existe même des écrits, quoiqu’ils professent plusieurs dogmes trèsr-ressèrablants à ceux des Juifs, Celse ne daigne pas reconnaître aux enfants d’Israël une haute origine, ni la sagesse. De même lorsqu’il donne la liste des anciens sages, qui ont édifié leur époque par leurs belles actions et k postérité par leurs écrits, il exclut Moïse de cette liste, quoique Linus, le premier des sages, selon lui, n’ait laissé