veilleuses. Il serait inutile d’exposer les motifs de la circoncision, dont Abraham usa le premier, et dont Jésus exempta ses disciples ; il s’agit ici de combattre Celse. Or, comme ce sophiste a cru pouvoir plus facilement convaincre de fausseté le christianisme, en renversant le judaïsme à qui il doit son origine, il faut le réfuter dans toutes les calomnies lancées par lui contre l’ancien, Testament.
XXIII. Ces chevriers et gardiens de moutons, trompés, dit-il, par Moïse leur chef, et par ses ruses grossières, crurent, qu’il n’y avait qu’un Dieu, Puisque ces pâtres se laissèrent convaincre de la fausseté) des idoles, c’est à Celse à nous démontrer la rectitude de ces mystères pratiqués par les Grecs et les barbares, à nous dire de quelle nature est cette Mnémosyne que Jupiter rendit enceinte des neuf Muses, quelle est Thémis, quelles sont ces Heures et ces Grâces toujours nues. Mais ces fictions, que l’imagination grecque revêt de corps réels, demeurent des rêves ; Celse n’en peut faire des dieux ; les autres pays ne les connaissent même pas ; l’Égypte, par exemple, n’admet ni Mnémosyne, mère des Muses, ni Thémis, mère des Heures, ni Eurynomé, ni les Grâces, ni toutes les autres déités helléniques. Combien supérieure à ces systèmes est la claire doctrine de l’unité de Dieu, auteur de toutes les choses visibles, et harmonie de l’univers ! Les corrélations intimes qui lient entre elles les diverses parties de ce monde prouvent qu’il n’a pu être régi par plusieurs dieux, et que différents génie (également puissants) ne font point mouvoir les astres, dont l’admirable concert indique une seule volonté active, de l’orient à l’occident, et contenant à leur place tous les éléments qui, quoique imparfaits, sont cependant chacun nécessaire au monde. Tout ce qui se voit fait partie de ce monde, Dieu seul n’y est pas renfermé, car toute limite est étrangère à Dieu. Et en s’élevant plus haut, il est possible de montrer que Dieu (dans l’univers) n’est ni le tout ni la partie ; puisque le tout se compose de parties,
