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ORIGÈNE.

l’étoile apparue à la naissance de Jésus, et plusieurs miracles, rapportés par l’évangile de saint Matthieu. Si le Juif veut quereller sur les mots, et prétend qu’il n’est pas écrit une vierge mais une jeune fille, nous avouerons que le mot Alma, traduit par vierge dans les Septante, est rendu chez d’autres interprètes par jeune fille, comme dans le Deutéronome, où on lit : « Si une jeune fille est fiancée, et qu’un autre homme, la rencontrant dans la ville, dorme avec elle, conduisez l’un et l’autre aux portes de la cité, et qu’ils périssent lapidés, la jeune fille pour n’avoir pas crié au secours quand elle était dans la ville, l’homme pour avoir déshonoré la femme d’autrui. Mais si le coupable a surpris la jeune fiancée dans un champ, et en a joui, il mourra seul, et sa victime ne subira ni la mort ni aucun châtiment. »

XXXV. Pour ne pas avoir l’air de forcer le texte hébreu, et pour mieux persuader ceux qui doutent que les prophètes ont annoncé sous le nom de Dieu avec nous celui qui devait venir, reprenons les paroles du Seigneur à Achaz : Demande à ton Dieu un signe dans le ciel ou sur la terre. Puis le signe est mentionné : une vierge concevra et enfantera un fils. Or quel signe (c’est-à-dire quel prodige) y aurait-il à ce qu’une jeune fille non vierge enfantât un fils ? et serait-il plus convenable pour Emmanuel, Dieu avec nous, d’être né d’une femme à la manière ordinaire, que d’être sorti d’une Vierge immaculée ? assurément cette dernière naissance est plus digne pour Emmanuel. Si l’on veut disputer sur la portée du mot : demande à ton Dieu un signe, et qu’on cherche au temps d’Achaz un enfant qui ait porté le nom d’Emmanuel, on n’en trouve aucun, et il reste évident que la promesse faite à Achaz concernait la maison de David, du sang de laquelle devait sortir le Sauveur. Un signe est promis dans le ciel ou sur la terre, parce que celui qui est descendu habitait lui-même par dessus tous les deux, et remplissait l’univers. Je parle ici à ceux qui, comme le Juif, ont foi