Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 8.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
141
ORIGÈNE.

explique les réprimandes des prédicateurs de la loi, et notamment celles qu’Elie adressait à Ochosias : Est-ce qu’il n’y a pas de Dieu en Israël, pour que vous alliez consulter Baal et l’idole d’Accaron ?

XXXVII. D’après tout ce qui précède, il me paraît suffisamment prouvé que notre Sauveur devait naître d’une Vierge, et que chez les Hébreux il y avait des hommes qui prophétisaient non-seulement sur les intérêts généraux de l’humanité, sur le Christ, les empires terrestres, les grands événements d’Israël, et les nations appelées à recevoir la doctrine du Christ, mais qui prédisaient encore des choses particulières : comme dans quel lieu se retrouverait l’ânesse perdue de Kis, ou quelle serait l’issue de la maladie qui tourmentait le fils du roi, et autres détails de ce genre épars dans l’Écriture. Quant aux Grecs, qui ne veulent pas croire à Jésus fils d’une Vierge, nous leur dirons que le Créateur a montré que, pour la génération des divers animaux, il avait la puissance de rendre à son gré une femelle féconde sans l’intervention d’un mâle, comme les naturalistes l’ont constaté au sujet des vautours (1). Si une espèce d’animaux est douée de cette faculté, pourquoi la Providence n’aurait-elle pas pu en foire jouir dans un seul cas l’espèce humaine ? Et ce cas n’est-il pas bien choisi, en s’appliquant au docteur divin envoyé à l’espèce humaine ? n’était-il pas raisonnable que le Christ naquît autrement que les autres hommes, tous issus du sang, et de l’union entre mâle et femelle. Si le monde a été fait, ce qu’admettent même plusieurs philosophes grecs, il faut bien que les premiers hommes n’aient pas été faits de cette manière, mais qu’ils soient sortis de la terre, dans le sein de laquelle étaient déposés leurs germes : fait beaucoup plus inexplicable que la naissance de Jésus d’une femme restée vierge. Pour montrer que d’ailleurs nous ne sommes pas seuls à

(1) Opinion des anciens Grecs.