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ORIGÈNE.

deur des vêtements divins du Fils, et donnait sa bénédiction spirituelle en disant : C’est l’odeur de mon Fils, semblable à celle d’une moisson abondante et bénie. Ainsi Jésus toucha le lépreux, plutôt dans le sens spirituel que corporellement, pour le purifier, à mon avis, de deux manières, de la lèpre physique par son contact, comme le pensent beaucoup d’interprètes, et de la lèpre morale par son contact divin. Dans le même sens Jean a dit : J’ai vu l’Esprit descendre du ciel sous forme de colombe, et s’arrêter sur lui. Et j’ignorais qui il était ; mais celui qui m’a envoyé baptiser par l’eau m’a dit : celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et planer, celui-là est destiné à baptiser par l’Esprit saint » Et j’ai vu et rendu témoignage que celui-là est le Fils de Dieu. Pour Jésus les cieux avaient été ouverts, mais aucun autre que Jean n’avait pu y plonger les regards —, le Sauveur néanmoins prédit à ses Apôtres qu’ils les verraient aussi ; En vérité je vous le dis, vous verrez les cieux ouverts, et les linges de Dieu monter et descendre vers le Fils de l’homme. C’est ainsi que Paul fut ravi au troisième ciel, ouvert devant les regards de ce fidèle disciple ; Si ce ravissement eut lieu corporellement, ou seulement par une extase de Vante, je ne sais, dit-il lui-même, Dieu le sait. Mon but ne me permet point de disserter sur ces paroles, je remarque seulement que Celse se trompe en disant que Jésus raconta à ses disciples l’ouverture des cieux et la descente du Saint-Esprit sous forme de colombe vers le Jourdain, Dans aucun endroit de l’Evangile on ne voit Jésus faire un pareil récit. L’honorable Celse oublie que ce récit est peu vraisemblable de la part de celui qui, après le miracle du Thabor, recommande à ceux qui en avaient été témoins, dé n’en rien dire avant sa résurrection du milieu des morts. Toute l’histoire de Jésus montre combien il évite soigneusement de parler de lui-même : Si je rends, dit-il, témoignage de moi, mon témoignage n’est plus la vérité. Sachant bien qu’il aimait mieux se montrer comme Christ par ses œuvres plutôt que par ses pa-