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comme un conquérant, j’ai arraché les rois de leurs trônes. Les peuples les plus redoutables ont été pour moi comme un nid de petits oiseaux qui s’est trouvé sous ma main : j’ai réuni sous ma puissance tous les peuples de la terre, comme on ramasse quelques œufs qui ont été abandonnés ; et il ne s’est trouvé personne qui osât seulement remuer l’aile, et ouvrir la bouche. La cognée se glorifie-t-elle contre celui qui s’en sert ? La scie se soulève-t-elle contre la main qui l’emploie ? C’est comme si la verge s’élevait contre celui qui la lève, et si le bâton se glorifiait, quoique ce ne soit que du bois. — C’est pour cela que le Seigneur des armées fera sécher de maigreur les forts de l’Assyrien ; et sous sa victoire il se formera un feu qui les consumera, comme une forêt. »

XVII. — Le même prophète dit, dans un autre endroit[1] : « Qu’est devenu ce maître impitoyable ? Comment ce tribut qu’il exigeait si sévèrement a-t-il cessé ? Le Seigneur a brisé la verge des impies, de ces fiers dominateurs. Dans leurs fureurs, ils frappaient les peuples de plaies incurables, ils s’assujétissaient les nations et les persécutaient cruellement. Toute la terre est maintenant dans le repos et le silence, elle est dans la joie et l’allégresse. Les cèdres du Liban se sont réjouis de ta perte : Depuis que tu es mort, disent-ils, il ne vient plus personne qui nous coupe et qui nous abatte. — L’enfer même a été troublé à ta venue ; il a fait lever les géants à cause de toi. Tous les princes de la terre et tous les rois des nations sont descendus de leurs trônes. Ils s’adresseront à toi, et te diront : « Tu as donc été percé de plaies, aussi bien que nous, et tu es devenu semblable à nous.

« Ton orgueil a été précipité dans les enfers ; ton corps mort est tombé par terre : ta couche sera la poussière, et les vers seront ton vêtement. Comment es-tu tombé

  1. Isaïe, xiv, 4 et suiv.