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ORIGÈNE.

celles qui occupent soit le firmament suprême, soit les cieux inférieurs ; nous croyons qu’elle est de l’espèce de celles appelées chez les Grecs de différents noms, à, cause de leur longue queue, au de leur forme en tonneau allongé, ou enfin des traînées de lumière qu’elles répandent. Développons à ce sujet notre opinion.

LIX. L’expérience prouve que les plus grands événements de ce monde, que les principales révolutions terrestres s’annoncent par des astres de ce genre, avant-coureurs des guerres entre les peuples, et des bouleversements des empires. On fit dans le Livre des Comètes, du stoïcien Chœrémon, comment ces étoiles pronostiquent quelquefois aussi des choses heureuses, et il le prouve par des exemples. Or, si le renouvellement des royaumes et d’autres événements importants sont annoncés par des comètes, quoi d’étonnant qu’il en soit apparu une à la naissance de celui qui devait renouveler l’espèce humaine, et répandre sa religion tant chez les Juifs que parmi les Grecs et une foule de nations barbares. Aucune prophétie n’atteste qu’une comète se lèvera pour annoncer la formation de tel ou tel empire ; quant à l’astre avant-coureur de la Nativité de Jésus, Balaam l’avait prédit, en disant dans la Bible : Une étoile sortira de Jacob, et un homme se lèvera dans Israël. Pour expliquer la venue de l’étoile et des Mages à la naissance du Sauveur, il faut s’exprimer devant les Grecs autrement que devant les Juifs.

LX. Je dirai aux Grecs que les Mages ayant commerce, avec les génies, les font coopérer à leurs actes d’après les principes des arts secrets qu’ils possèdent ; ceci a lieu tant que n’apparaît pas une force plus divine, tant que ne se fait pas entendre une incantation supérieure à celle des génies. Mais dès qu’une puissance plus favorisée de Dieu vient convaincre d’insuffisance les vertus des génies, leur splendeur s’évanouit. Il est donc vraisemblable qu’à la naissance de Jésus, quand les légions célestes, comme le raconte saint Luc, et comme j’en suis convaincu,