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ORIGÈNE.

se répandirent dans les airs, en chantant ; Gloire à Dieu au plus haut des deux, et paix sur la terre, et bonne volante parmi les hommes ; alors les génies ou démons perdirent leur puissance, leurs vertus devinrent vaines, et leurs prestiges furent mis à nu. Ce fait s’accomplit non-seulement par la descente des Anges sur les nuages de l’air terrestre, mais encore et surtout par la force de la divinité qui était en Jésus. C’est pourquoi ne pouvant plus opérer, par leurs invocations magiques, ce qu’ils opéraient auparavant, les Mages, saisis d’étonnement, tinrent conseil ; et, ayant vu dans le ciel un signe, ils voulurent en connaître le sens. Je pense qu’ils pouvaient avoir lu les prophéties de Balaam, déposées dans les livres de Moïse ; ils y lurent donc ce que dit de l’étoile cet homme si habile dans l’astrologie, et quand ils eurent remarqué les mots : C’est lui que je désigne pour l’avenir ; je rends heureux, mais il n’approchera pas ; conjecturant que cette énigme désignait l’être annoncé et éclairé par l’étoile, et voyant qu’il était supérieur en forces à leurs démons et génies protecteurs, ils résolurent d’aller l’adorer. En conséquence, ils partirent pour la Judée, convaincus qu’un grand Roi était né, quoiqu’ils ne sussent quelle espèce de royauté il posséderait, ni quel était le lieu de sa naissance ; ils emportaient avec eux des présents pour celui qu’ils regardaient comme étant à la fois Dieu et homme mortel, ainsi que l’indique la signification même de ces dons ; et ayant enfin appris où il était né, ils allèrent lui offrir de l’or comme à un roi, de l’encens comme à un Dieu, de la myrrhe comme à un être qui devait mourir. Ensuite, quittant ce Pieu qui est le conservateur de, tout le genre humain, et qui commande tous les Anges patrons de l’univers, ils forent, en récompense de leur piété, avertis par un de ces Anges de ne point retourner vers Hérode, mais de regagner leur patrie par un autre chemin.

LX Quoique le Juif de Celse n’y veuille pas croire, il