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IV

Nous quittons le Tchad. — Ma rentrée en France. — Les envoyés Baguirmiens à la revue finale des grandes manœuvres. — Départ de Bretonnet pour le Chari. — Les menées de Rabah nécessitent mon retour au Chari. — Malheureux, mais glorieux combat de Togbao.


Le 2 novembre 1897, au lendemain de cette journée mémorable qui avait vu notre prise de possession des eaux du Tchad, nous nous décidâmes à revenir en arrière. Notre montée du fleuve s’opéra sans le moindre incident ; partout nous reçûmes un excellent accueil. À Goulfei, plusieurs milliers d’indigènes groupés sur la rive nous firent fête à notre passage. Nous revoyons le Logone, Koussouri, etc., et nous arrivons enfin au Baguirmi.

Nos deux compagnons, Youssef et Sliman, débarqués à Bougoman, se dirigent sur Massénia pour rendre compte de leur mission au sultan Gaourang et pour lui porter une lettre de ma part.

Je lui demandais de me confier deux notables, pour rentrer en France avec moi. Ma requête fut accueillie favorablement, et le 23 novembre, nous recevions, avec sa réponse à Bousso, les deux ambassadeurs qui devaient m’accompagner. C’était d’abord notre ami Sliman, qui nous avait guidés vers le Tchad, et un homme de moindre importance appelé Lamana.

Sliman, personnage très intelligent, lettré, était de naissance libre et avait le gouvernement d’une province. Son titre était « aguid Mondo ». Il était de plus le beau-frère du sultan, ce dernier ayant pris sa sœur comme une de ses quatre épouses légitimes.