Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le programme dont le Gouvernement m’avait confié l’exécution était donc largement rempli.


sliman, chef des ambassadeurs baguirmiens venus en france avec m. gentil.

Nous avions trouvé la plus courte et la meilleure voie de pénétration entre les bassins de l’Oubangui et du Chari ; des postes allaient y être créés. Nous avions exploré en leur entier le Gribingui et le Chari, complètement inconnus sur la plus grande partie de leur cours. Nous avions conclu un traité avec une puissance musulmane, le Baguirmi, et nous nous étions largement documentés sur les États voisins : Ouadaï, Kanem, Bornou. Je revins de cette première campagne avec une idée très nette de la force et de la puissance de Rabah, de son organisation militaire et enfin des principaux détails de sa vie. Je compris, dès ce moment, que nous trouverions en lui, un jour ou l’autre, un adversaire redoutable… L’événement ne tarda pas à prouver que je voyais juste…

Les eaux baissaient depuis la fin du mois d’octobre. Il pouvait ne pas être prudent de prolonger davantage notre séjour à Bousso. Aussi nous mîmes-nous en route de suite. La navigation dans le Chari s’effectua très heureusement ; il en fut de même dans le Gribingui ; mais les eaux qui avaient beaucoup diminué ne couvraient plus les seuils de cailloux que j’avais remarqués à la descente, de sorte que trois rapides fort dangereux s’étaient formés. Nous les franchîmes avec assez de difficulté, et, le 12 décembre, nous faisions notre rentrée au poste du Gribingui. Fredon, qui