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Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/114

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que je voulais bien les croire, mais que, s’il en était ainsi, je désirais que Senoussi, de même que le sultan du Baguirmi, me confiât des envoyés pour la France et que j’entendais que leur chef me donnât lui-même tous les détails relatifs à la mort de Crampel.


el hadj tekour, envoyé de senoussi, venu en france avec m. gentil.

Je leur fixai un délai de trente jours pour m’apporter une réponse nette, faute de laquelle nous les considérerions comme ennemis. El Hadj et Azreg, voyant que leur vie n’était pas menacée et que les choses semblaient s’arranger pour eux, respirèrent enfin et dirent à mon interprète :« Maintenant les poils de notre corps se sont couchés. Nous n’avons plus peur. » Ce qui voulait dire qu’ils avaient eu une telle frayeur que tous leurs poils s’étaient hérissés. Ils revinrent chez eux aussitôt. Vingt-quatre jours plus tard, ils étaient de retour. Senoussi m’écrivait une lettre dans laquelle il me disait qu’il désignait El Hadj et Azreg pour m’accompagner en France, qu’il haïssait Rabah autant que moi, que, Baguirmien d’origine, il était tout disposé à se grouper avec ses compatriotes sous notre protectorat, et que, quant à Crampel, c’était Rabah qui en avait ordonné le meurtre pour s’emparer de ses fusils. Vraie ou fausse, il fallait bien me contenter de cette version, et je me déclarai satisfait. J’écrivis en ce sens à Senoussi et l’informai que Prins ne retournerait pas chez lui, mais que je l’expédiais comme résident au Baguirmi. Plus tard