saires, il proposa aux trois survivants d’entrer à son service. Celui qui servait d’interprète entre Rabah et Samba Sall était un des Sénégalais de Crampel. Il conseilla à Samba Sall de faire une réponse dilatoire. C’est ce qui le sauva. Rabah donna l’ordre de le garder à vue, lui et ses deux compagnons et il fit procéder à l’inhumation des morts. Les esclaves n’ayant pas droit à la sépulture, Rabah mit trois jours pour enterrer les hommes libres, après quoi il regagna Kouno.
Samba Sall, malgré son bras cassé, n’avait qu’une idée, la fuite. Il fit part de son dessein à ses deux compagnons, qui, trop malades, lui répondirent qu’ils ne pouvaient le suivre. Étroitement surveillé par une sentinelle attachée à sa personne, il prétexta un jour un besoin naturel pour s’isoler et se sauver. Sa blessure le faisait cruellement souffrir. Pendant près d’un mois, il erra dans la brousse, sans vivres, sans vêtements ; il réussit enfin, après des péripéties sans nombre, à atteindre