l’avenir avec confiance. Les trois survivants Sénégalais furent immédiatement conduits devant Rabah. Son premier soin fut de leur demander où étaient leurs compagnons. « Tous ceux qui t’ont combattu, lui répondit Samba Sali, sont sur la colline ; pas un de nous n’a fui, il ne reste que nous trois qui sommes blessés. — Combien étiez-vous donc en tout ? — Cinq blancs, deux Arabes et quarante-quatre Sénégalais. — Ce n’est pas vrai, tu mens, il n’est pas possible que vous ayez osé me combattre avec si peu de monde, tu mens, tu mens. » Et en disant ces mots, Rabah était ivre de fureur. Sa colère était compréhensible, car de son côté il avait plus d’un millier d’hommes hors de combat ; son fils Niébé avait la jambe cassée par une balle. Il répugnait à son orgueil de penser qu’un si petit nombre d’hommes lui avait infligé de telles pertes.
Il finit cependant par se calmer peu à peu, et ne pouvant se défendre d’un sentiment d’admiration pour ses vaillants adver-