Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les artilleurs ne doivent pas être oubliés : le brave de Possel tombant en héros, le sergent Cathala, le maréchal des logis Levassor, Delpierre, Intès, Guégan, qui secondent, leurs officiers et se révèlent des braves.


le lieutenant kieffer.

Pas plus qu’eux ne doivent être passés sous silence tous ces tirailleurs sénégalais, qui, héroïquement, stoïquement, à la voix de leurs chefs, se lancent dans la fournaise et meurent en accomplissant leur devoir. Enfin, je ne voudrais pas oublier les marins de la flottille, les agents civils tels que Mostuejouls et Perdrizet, le second maître Brugel et le docteur Ascornet, qui tous surent se montrer à la hauteur de leur tâche et rivaliser d’ardeur avec leurs camarades combattant à terre.

Quelle rude journée ! sur trois cent quarante-quatre hommes en ligne, tant des troupes que de la flottille, nous avions exactement quarante-six tués et cent six blessés !

C’est quarante-cinq pour cent de notre effectif hors de combat. Si seulement nous avions eu avec nous les Baguirmiens, on aurait pu bloquer la place et certainement Rabah eût été pris ce jour là. Son heure n’était pas encore sonnée, mais son étoile néanmoins s’était obscurcie. Après les pertes qu’il avait subies, il était incapable de tenter le moindre retour offensif. Nous avions donc atteint le but que je me proposais, à savoir de venger les morts de Togbao, et de préparer notre jonction avec les Baguirmiens. Ce résultat avait été obtenu grâce à tous les vaillants qui, sous le commandement du capitaine Robillot, avaient eu l’audace de tenter cette héroïque folie, d’attaquer avec moins de trois cent cinquante hommes un adversaire